Reconstituer et comprendre les variations climatiques passées

Extrait du programme

D’environ 1°C en 150 ans, le réchauffement climatique observé au début du XXIe siècle est corrélé à la perturbation du cycle biogéochimique du carbone par l’émission de gaz à effet de serre liée aux activités humaines.

À l’échelle du Quaternaire, des données préhistoriques, géologiques et paléo-écologiques attestent l’existence, sur la période s’étendant entre -120 000 et -11 000 ans, d’une glaciation, c’est-à-dire d’une période de temps où la baisse planétaire des températures conduit à une vaste extension des calottes glaciaires. Les témoignages glaciaires (moraines), la mesure de rapports isotopiques de l’oxygène dans les carottes polaires antarctiques et les sédiments font apparaître une alternance de périodes glaciaires et interglaciaires durant les derniers 800 000 ans.

Les rapports isotopiques montrent des variations cycliques coïncidant avec des variations périodiques des paramètres orbitaux de la Terre. Celles-ci ont modifié la puissance solaire reçue et ont été accompagnées de boucles de rétroactions positives et négatives (albédo lié à l’asymétrie des masses continentales dans les deux hémisphères, solubilité océanique du CO2) ; elles sont à l’origine des entrées et des sorties de glaciation.

Globalement, à l’échelle du Cénozoïque, et depuis 30 millions d’années, les indices géochimiques des sédiments marins montrent une tendance générale à la baisse de température moyenne du globe.

Celle-ci apparaît associée à une baisse de la concentration atmosphérique de CO2 en relation avec l’altération des matériaux continentaux, notamment à la suite des orogénèses du Tertiaire. De plus, la variation de la position des continents a modifié la circulation océanique.

Au Mésozoïque, pendant le Crétacé, les variations climatiques se manifestent par une tendance à une hausse de température. Du fait de l’augmentation de l’activité des dorsales, la géodynamique terrestre interne semble principalement responsable de ces variations.

Au Paléozoïque, des indices paléontologiques et géologiques, corrélés à l’échelle planétaire et tenant compte des paléolatitudes, révèlent une importante glaciation au Carbonifère-Permien. Par la modification du cycle géochimique du carbone qu’elles ont entraînée, l’altération de la chaîne hercynienne et la fossilisation importante de matière organique (grands gisements carbonés) sont tenues pour responsables de cette glaciation.

Bilan du chapitre (développé)

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I – Les variations climatiques du Quaternaire

Le climat de la période comprise entre -120 000 ans et -11 000 ans peut être reconstitué à l’aide de différents types d’indices datés de cette époque :

Des indicateurs de climat local froid :

Des indicateurs de climat global froid :

L’accumulation de l’ensemble de ces indices atteste d’un climat mondial caractérisé par une diminution de la température globale pour la période comprise entre -120 000 ans et -11 000 ans. Lors de cette période de glaciation, les calottes glaciaires s’étendaient vers des latitudes beaucoup plus basses qu’aujourd’hui.

Les mesures du 18O dans les calottes polaires antarctiques et dans les sédiments carbonatés montrent une alternance de périodes de climats froids (périodes glaciaires) et de climats plus chauds (périodes interglaciaires). Ces alternances glaciaires/interglaciaire s’expliquent par les variations cycliques des paramètres orbitaux de la Terre (paramètres de Milankovitch).

Les changements de position d’astres massifs du Système solaire (Jupiter, Saturne) ou d’objets proches de la Terre (Vénus, Lune) provoquent de légères modifications des attractions gravitationnelles que subit la Terre. Ces variations engendrent des modifications périodiques des paramètres orbitaux de la Terre, tels que :

Les variations cycliques des paramètres orbitaux modifient les contrastes saisonniers.

Lorsque les contrastes saisonniers sont faibles (obliquité faible et/ou excentricité faible et/ou précession faible), les étés sont plus frais et les glaces formées pendant l’hiver ne fondent pas complètement. L’accumulation d’années en année de la glace augmente l’albédo de la planète, diminuant ainsi la puissance solaire reçue. La température mondiale diminue, la Terre entre en période glaciaire. La formation de glace est favorisée, ce qui augmente encore l’albédo (rétroaction positive de l’albédo). De plus, lorsque la température diminue, le CO2, dont la solubilité est dépendante de la température diminue, est davantage absorbé par les océans, ce qui diminue l’effet de serre et renforce le refroidissement de la planète (rétroaction positive de la solubilité du CO2 dans les océans).

Lorsque les variations cycliques des paramètres orbitaux augmentent les contrastes saisonniers (obliquité forte et/ou excentricité forte et/ou précession forte), l’effet est inverse et la Terre sort de la glaciation précédente et entre en période interglaciaire.


II – Les variations climatiques des 500 derniers millions d’années

A – Le climat au Cénozoïque

L’étude du 18O calculé à partir des coquilles de foraminifères révèle que depuis le Cénozoïque, le volume de glace continentale stocké à la surface de la Terre a augmenté. On peut donc en déduire que la température de la surface terrestre s’est refroidie au cours du Cénozoïque.

Les causes de ce refroidissement sont multiples : la disposition des continents affecte la circulation océanique, l’altération des grandes chaînes de montagnes (Himalaya, Alpes) consomme du CO2 atmosphérique et diminue l’intensité de l’effet de serre.


B – Le climat au Paléozoïque et au Mésozoïque

Certaines roches sédimentaires constituent des marqueurs climatiques. Leur positionnement, en tenant compte de la disposition passée des continents, permet de penser que le climat était plus chaud au Mésozoïque qu’actuellement et qu’il était plus froid au Paléozoïque.

Ces variations du climat s’expliquent par des variations de l’intensité de l’effet de serre liées à des :


III – L’évolution du climat depuis la révolution industrielle

Voir cours d’enseignement scientifique.

Depuis la révolution industrielle, les activités humaines libèrent des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, comme le CO2. L’augmentation de sa concentration dans l’atmosphère est responsable d’un forçage radiatif supplémentaire à l’origine de l’augmentation de la température mondiale (qui a augmenté de 1°C depuis 1850).


Bilan du chapitre (résumé)

Les indices de différente nature (paléoécologiques, géologiques, préhistoriques et isotopiques) permettent d’observer, au Quaternaire, des alternances de périodes glaciaires et interglaciaires. Ces variations climatiques s’expliquent par les modifications cycliques des paramètres orbitaux de la Terre (paramètres de Milankovitch) : l’obliquité, l’excentricité et la précession.

Les variations cycliques des paramètres orbitaux sont à l’origine de changements de la température globale car ils modifient les contrastes entre l’été et l’hiver faisant varier la couverture de glace et donc la rétroaction de l’albédo. Ces effets sont amplifiés par la rétroaction de l’océan (modification de la solubilité du CO2 dans l’eau aboutissant à un effet de serre plus ou moins fort).


Les indices isotopiques (δ18O), paléontologiques (fossiles) et géologiques (roches sédimentaires) permettent de reconstituer les climats très anciens : glaciation importante au Paléozoïque (entre le Carbonifère et le Permien), réchauffement planétaire au Mésozoïque (pendant le Crétacé) et refroidissement global au Cénozoïque.

Ces variations climatiques s’expliquent principalement par des modifications de l’intensité de l’effet de serre causés par différents processus : modification de la circulation océanique, piégeage de la matière organique et altération des grandes chaînes de montagnes (diminuant la concentration de CO2 atmosphérique), volcanisme intense (libérant du CO2).


Depuis la révolution industrielle, les activités humaines libèrent des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, comme le CO2. L’augmentation de sa concentration dans l’atmosphère est responsable d’un forçage radiatif supplémentaire à l’origine de l’augmentation de la température mondiale (qui a augmenté de 1°C depuis 1850).

Schémas du chapitre

Schéma de l’influence des paramètres orbitaux sur le climat terrestre

Schéma des indices permettant de reconstituer les climats et des causes des variations climatiques

Vidéos bilans du chapitre

Sites d'intérêt

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Quizz de révision

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